Comment décoder pour mieux anticiper le Progrès de l’intelligence Artificielle

On assiste dans de multiples domaines de l’Intelligence Artificielle (AI) à une accélération des résultats qui laissent entrevoir des tas de possibilités.

Quels en sont les moteurs ? Du côté de l’offre, l’AI se démocratise en profitant de deux technologies devenues facilement disponibles: le Big Data et la puissance de calcul du cloud. Du côté de la demande, l’AI devient un outil indispensable pour appréhender notre nouveau monde complexe.  En effet, nous avons tous besoin d’interfaces entre nous et les machines qui facilitent nos usages. Il faut donc voir le buzz autour de l’AI comme un nouveau chapitre du livre de Marc Andreessen publié en Août 2011 : « Why SoftWare is eating the world ».

LES DOMAINES D’APPLICATIONS

Aujourd’hui l’AI est le plus souvent ciblée sur une tâche bien particulière : battre Kasparov aux échecs, gagner au Go où encore conduire une voiture.Demain, avec des interfaces langage dans les deux sens, nous entrons dans une nouvelle ère conversationnelle où l’ordinateur, notre orthèse intellectuelle, en conversation avec nous,explore des tonnes de data et tous les champs des possibles, pour nous guider dans nos choix.

Que ce soit COMSTAT pour la police, JOBERATE pour le screening de candidats ou encore CONVERSICA pour le screening de prospects, ces applications proposent in fine à l’utilisateur un premier tri à partir duquel il pourra plus facilement prendre une décision. Il y a donc complémentarité de la machine intelligente envers l’intelligence humaine.

Dans de nombreux nouveaux domaines, la machine peut devenir un partenaire extraordinaire de l’intelligence humaine grâce à la nouvelle capacité de reconnaissance des formes et des conversations apportée depuis 3 ans par cette nouvelle forme d’AI, le « machine learning ». Contrairement à nous, la machine intelligent en’est pas obligée de se focaliser sur une seule conversation, un seul danger; elle peut en suivre des milliers en parallèle et nous alerter sur une anomalie ou un danger notamment dans une application « driverless ». Comme nous l’expliquait le PDG de Mercedes,Dieter ZETSCHE, au CES 2015, il faudra donner à l’AI les quelques lignes de code qui, en cas de collision inévitable, lui fera choisir entre écraser la maman avec son berceau où l’éviteren tuant ses 4 passagers.

AMI ou ENNEMI ? 

Mais demain, l’AI va-t-elle échapper à notre contrôle en fixant ses propres règles ? C’est une angoisse partagée par beaucoup suite aux catastrophes crées par les anti-héros Hollywoodiens qui se retournent contre leur maitre … mais qui est non fondée.

Comme nous l’expliquait, au SXSW en Mars 2016 Rodney BROOK, patron de Rethink Robotics et un des sages reconnu dans le domaine, – la première réponse est qu’aujourd’hui cette possibilité est techniquement tout à fait irréaliste. Pour lui, on ne sait absolument pas comment il faudrait faire pour qu’un ordinateur conçoive son propre code et qui plus est, personne n’a la moindre idée de comment s’y prendre ; il faudrait un « breakthrough technologique »  pour envisager d’y parvenir.

Le deuxième élément de réponse, frappé au coin du bon sens et qui est prôné par Elon MUSK et quelques autres, serait de mettre en commun tout le développement de l’intelligence artificielle en open source par souci de transparence, de partage et de contrôle.

IMPLICATIONS SOCIETALES 

Dopées d’intelligence artificielle, les machines commencent à raisonner et potentiellement à prendre nos postes. (L’étymologie du mot raison (reor) est “calcul”). Pour certains analystes, tous les postes dont l’output peut se mesurer en termes de productivité vont être fortement impactés. D’un côté, ceci est une excellente nouvelle pour l’humanité car nous, humains, n’aimons pas suivre  “comme des robots” un process sans chercher à le comprendre ou à l’améliorer.  Donc oui, les postes de demain seront très différents et il est difficile de dire exactement ce qu’ils seront; faisons là confiance à notre capacité d’imagination.

Et le rôle de l’homme dans tout cela ? L’intuition dont l’homme se servait beaucoup par le passé par manque de data et d’outils pour les analyser, restera le propre de l’Homme mais interviendra plus tard pour une meilleure décision finale.

Pour certains économistes, il est donc temps de réfléchir à un impôt négatif, ou un revenu minimum pour tous. Selon eux ceci serait la façon la plus juste pour partager,sous forme de royalties payées aux humains par les machines, le fruit du travail de ces machines intelligentes, qui exploitentnotre patrimoine collectif d’intelligence hérité des générations passées.

Ayant redécouvert que la rationalité n’est pas la seule différence spécifique de l’humain, nous devons nous poserla question de la responsabilité de la machine intelligente, surtout, dans un scénario Open Source où ce sera la communauté qui donnera les règles. Il faudra sans-doute un jour, lui reconnaître un statut de « personnalité morale ».

Synthèse du travail de veille transverse de l’association Innocherche – Sept 2016

Pour en savoir plus, un article plus détaillé : http://bit.ly/2dq2kuI