Formation à distance…passez à l’acte ! Restitution du Think Tank Formation Continue lors de la soirée Collège Entreprises InnoCherche du mardi 26 janvier 2016.

 

 

Bonjour à tous, nous allons nous concentrer sur la partie MOOC de la carte du Think Tank formation continue.

Il s’agit avant tout d’une réussite entrepreneuriale. Plus précisément, il s’agit de la réussite d’un entrepreneur social, Salman KHAN.

Salman KHAN a commencé l’aventure en 2004 en donnant des cours particuliers à sa petite cousine de 12 ans par téléphone et par l’outil Doodle de YAHOO. A la suite de cette expérience fructueuse, il a donné des cours par Skype à des membres de plus en plus nombreux de sa famille. En 2007, il crée la chaîne Youtube de la Khan Academy. Sa renommée grandit : il donne alors des cours à 10 000 élèves par jour. En 2010, il est soutenu par Bill Gates via la Gates Foundation puis par Google. À partir de ce moment-là, la Khan Academy devient un phénomène médiatique et pédagogique.

 

Salman Khan a résumé sa pensée et son retour d’expérience dans le livre « l’éducation réinventée » paru en 2013.

Salman Khan a utilisé l’innovation frugale et l’open innovation pour construire son dispositif de formation à distance.

Le premier volet de ce dispositif est une chaîne Youtube qui contient 9 000 videos sous licence Creative Commons (BY-NC-SA) 3.0.

Vous choisissez une matière puis vous regardez les vidéos. Sur l’écran, vous verrez un tableau noir sur lequel Salman Khan écrit manuellement son cours. Il n’apparaît pas sur l’écran pour ne pas perturber ou distraire les élèves. Chaque cours ne dure pas plus de 10 minutes. Chaque cours est consultable par toute personne qui se connecte YouTube. L’avantage pour les élèves est de pouvoir revoir le cours autant de fois qu’ils le souhaitent. L’avantage pour les enseignants est de ne pas avoir à se répéter un certain nombre de fois.

Le second volet de ce dispositif est un site web dédié entièrement développé en mode en open source, les sources étant disponibles sur le site github sous la licence MIT.

Ce site web donne accès a des QCM. Chaque QCM doit permettre de vérifier l’acquisition réelle des connaissances. L’avantage pour les élèves est de pouvoir refaire les exercices autant de fois qu’ils le souhaitent. L’avantage pour les enseignants est de pouvoir économiser ce temps pour s’occuper des élèves les plus en difficulté.

A chaque série de six questions résolues, les élèves sont récompensés sous la forme de points et de badges.

Jusque-là, le dispositif semble banal. Toutefois, la pédagogie déployée et révolutionnaire : en effet, Salman Khan déploie une pédagogie de la maîtrise qui va à l’encontre de la pédagogie lacunaire traditionnelle.

Cette dernière est basée sur un a priori : si j’ai suivi un cours d’une heure, je suis censé maitrisé globalement le contenu de ce cours. Or, plus les cours et les années avances, plus j’accumule des « trous dans le gruyère » (appellation donnée par Salman KHAN). Pour lutter contre ce phénomène, Salma KHAN a développé une pédagogie de la maîtrise basée sur une cartographie des connaissances et une hiérarchie des concepts.

Pour lui, la maîtrise des connaissances passe par un bétonnage des soubassements conceptuels. Ce bétonnage implique une atteinte à 100 % des objectifs systématiquement au lieu de la moyenne traditionnellement exigée dans le système classique.

Cette atteinte des objectifs au sein d’une cartographie exhaustive des connaissances implique un pilotage granulaire des compétences acquises. Un tableau de bord permet à l’élève de savoir exactement où il en est.

Dans le cadre de partenariats RSE, Salman Khan a développé des cours sur d’autres matières que les mathématiques.

Toutefois, seuls, les mathématiques sont véritablement des formations : en effet, les autres matières ne font pas l’objet d’évaluation et ne comportent pas de cartographie granulaire de compétences. Salman KHAN a conscience que sa méthode est adaptée uniquement àune discipline hyper-cognitive et abstraite comme les mathématiques.

Il a rejeté les propositions d’enseigner les langues et la philosophie. Pour lui, l’automatisation de l’apprentissage des mathématiques pendant une ou deux heures par jour permet de libérer du temps pour se concacrer au développement de la véritable intelligence : ce développement passe par une liaison de la connaissance en mode projet (par exemple, un projet robotique) ou jeu de société (par exemple, un le jeu Risk) alors qu’elles sont enseignées en silo dans le système classique. Pour lui, son dispositif sert à humaniser la classe et a développé la véritable intelligence !

Et vous, comment allez-vous faire pour passer à l’acte ?

En fait, c’est très simple : il vous suffit d’identifier des domaines à dominante hyper-cognitive où la cartographie des connaissances et des compétences a déjà entièrement été réalisée.

Par exemple, le référentiel le référentiel ITIL (Information Technology Infrastructure Library) pour la gestion de la maintenance des infrastructures digitales ou le référentiel Prince2 (PRojects IN Controlled Environments) pour la gestion de projet sont complètement adaptés à des démarches de formation entièrement digitale : de nombreuses offres en ligne sont déjà disponibles.

Maintenant, à vous, passez à l’acte !

 

Thomas HERVOUET-KASMI, Animateur du Think Tank Formation Continue InnoCherche