Voilà notre Newsletter CES 2020. Ce type de Newsletter, que nous sortons rapidement après chacun des 10 salons que nous couvrons, sera réservée à partir du 31 Mars 2020 aux membres à jour de cotisation (voir détail cotisation et penser à régler en ligne : 100€/an particulier, 950€/an entreprise).

Notre 10ème CES InnoCherche: Les temps forts

Au delà du buzz des écrans souples et des nouveaux robots que vous avez vu dans vos médias, voici les quelques temps forts et des changements de trends  par rapport à notre référentiel de décodage InnoCherche.

Les barrières à l’entrée baissent toujours plus

Hyundai fait des hélicoptères, Sony des voitures électriques, et les GAFAM ont chacune des participations dans des startups couvrant tous les secteurs économiques. Tout le monde peut tout faire dans un monde où la techno est disponible et où ce qui compte c’est la connaissance et la “possession” du client. Plus que jamais “innovation comes from the fringe”!

Autre illustration sur le stand de DOOSAN, Chaebol Coréen de 128 ans ( 15 G€ de CA, X5 en 20 ans) couvrant BTP, Energie, Industrie lourde, armement et acteur de l’hydrogène. Ayant enfin compris l’avantage majeur de l’hydrogène en terme de poids pour un objet volant ( 3,6 x plus d’énergie au kg que du kérosène), DOOSAN se lance aussi dans la commercialisation de drones fonctionnant à l’hydrogène ayant une autonomie de 80 min avec une charge de 1kg … et pourquoi pas demain de voitures volantes qui se font porter dans le ciel par ces ailes autonomes.

Sans parler de la Boring compagnie d’Elon Musk  qui lance son tunnel de 2 km à Las Vegas … mais avec Elon, on est habitué.

Qui sera le mieux placé pour offrir un salon roulant d’infotainment ?

Alors que jusqu’à présent, c’était les fabricants de voitures qui découvraient qu’ils devaient devenir des pourvoyeurs de “temps de qualité” avec des tas d’écrans dans la voiture fournissant des contenus de qualité, Sony se réveille en disant que, comme ils sont déjà dans le cinéma (Sony/Columbia) et les jeux … et qu’ils ont  une réputation en électronique avec le walkman – c’est à eux de proposer une voiture électrique car la partie roulage est plus facile à acheter (cf Skateboard ci dessous) que la partie Infotainment customer centric qu’ils maîtrisent bien !

Les “skateboards” pour voitures électriques seront chinois !

Les Chinois vont être les plus gros producteurs de ces skateboards étant donnée la taille de leur marché domestique et la volonté des dirigeants Chinois de faire une transition TIER 1 on rapide vers la voiture électrique comme nous l’avons vu à Shenzhen.

Dans une voiture électrique toute la partie technologique est en quelque sorte dans le châssis qui inclut les batteries, l’électronique avec son Software de pilotage et les quatre moteurs électriques .

De même qu’ils ont conquis le marché des panneaux photovoltaïques et en partie celui des batteries, on peut s’attendre à ce que les Chinois capturent la partie haute valeur ajoutée du skateboard pour les voitures électriques, les vendant ensuite à tous les fabricants mondiaux qui, à l’image de SONY, ne feront que mettre une carrosserie avec de l’infotainment au dessus.

Pour les chinois il y aura là une belle revanche ! Dans le domaine du moteur classique, malgré tous leurs efforts, ils n’ont pas pu développer en propre un moteur à explosion de dernière génération complètement chinois. En effet, les acteurs de l’écosystème ont toujours donné une préférence aux acteurs historiques notamment Allemands dans l’accès à leurs dernières technologies. 

Dans le domaine de la voiture électrique, comme beaucoup reste à construire et que les Chinois ont déjà une position forte dans les batteries et dans l’électronique, il y a là  un challenge à relever avec l’appui inconditionnel du gouvernement central qui va tout faire pour créer un marché local avec des champions qui iront vendre ensuite à l’international. 

Les constructeurs de voitures électriques occidentaux les plus avancés, comme Tesla et Renault, ne s’y trompent pas avec tous les deux de grands projets de production en Chine. Renault sort la KWID électrique à 8800 $ y compris les batteries avec une autonomie de 200 km idéale pour la ville.

Voiture assistée ou autonome ?

Sur les technologies voiture autonome (ADAS 2-5), deux trends opposés avec des perspectives contrastées.

D’un côté les partisans de l’assistance ( ADAS 2 à 4) qui veulent nous vendre des tas de nouvelles options pour rester dans sa ligne ou pour faire du freinage d’urgence mais

Mais les OEM  ont beaucoup de mal à former les vendeurs et de ce fait à convaincre les utilisateurs du bienfait de des options. Celles-ci n’étant pas standardisées, le conducteur est parfois désemparé et décide de les débrancher pour ne plus être embêté par des alertes intempestives. Du coup les assureurs ne peuvent pas offrir des tarifs avantageux pour les propriétaires de voiture avec ces options car ils ne sont jamais sûrs que le conducteur ne va pas les débrancher. On se tourne alors vers le régulateur en lui demandant de les rendre obligatoires, comme on a pu faire pour la ceinture de sécurité ou encore pour l’ABS et les airbag dans certains pays, … mais encore faudrait-il que ces technologies soient 100 % standardisées et efficaces pour que le constructeur garantisse leur efficacité. Toute cette confusion est donc très dommageable pour la sécurité routière car certaines de ces options, notamment l’arrêt d’urgence, ont une efficacité en terme d’accidentalité réduite de 20% à 50% suivant les sources mentionnées par Wikipedia.

De l’autre côté, les partisans de la voiture complètement autonome, ADAS 5 i.e. sans pédales, sans volant et sans chauffeur, qui sont plutôt à l’Est (voir notre papier suite conf New Mobility  Israël), – sont plus confiants qu’il y a un an. Aujourd’hui, toutes les parties prenantes parlent de faire “aussi bien” en termes d’accidentalité que le conducteur humain … ce qui est plus facile à atteindre et en énorme progrès par rapport au débat de l’année dernière où la question était posée au régulateur sur le facteur d’amélioration à atteindre ( 2x ? 10 x ?) pour que le politique puisse justifier le déploiement de telles solutions devant ses électeurs … notamment à chaque fois qu’un robot aura tué un humain.  

La représentante de la mobilité d’Israël, Anat BONSHTIEN, en charge de Smart mobility rapportant au premier ministre, a répondu clairement à ma question en disant que comme promis à MOBILEYE il y a 18 mois, la plate-forme open source de moteur de règles pour une conduite autonome en Israël devrait être disponible avant la fin de l’année 2020. Pendant ce temps MOBILEYE travaille d’arrache-pied à Tel-Aviv et nous montre sur son stand, sur un très grand écran qui parle de lui-même, comment une voiture voit les choses concrètement à Tel-Aviv et sait adapter sa conduite au mode de conduite locale. La flotte de Robotaxis Mobileye/VW devrait donc commencer ses opérations courant 2020 et Mobileye a signé avec la RATP pour déployer ceci en FRANCE.  Stay tuned !

“Fais moi mal” … en RV

D’un point de vue purement technologique, un progrès majeur avec l’haptique qui devient Mainstream. Un membre de notre délégation, pourtant pas masochiste mais voulant tester pour l’écosystème,  a mis une combinaison de réalité virtuelle avec des gants munis de capteurs haptiques du Coréen “Feel the Same”. Par rétroaction électrique sur les doigts, le système envoie une décharge électrique qui brûle et fait sursauter lorsque la main se faisait prendre par la scie électrique. Expérience marquante et Impressionnante de réalité ! Qui sera candidat pour recevoir la décharge ?

Autres points

• D’un point de vue réglementaire, un panel avec le patron de la FCC qui  a été en charge de mettre en place les “New Net Neutrality Rules” aux États-Unis. A l’époque, le débat avait fait couler beaucoup d’encre sur le thème “ fin de la  net neutralité ?!”. Deux ans plus tard, d’après Ajit PAI son sponsor, les résultats sont positifs en terme d’accès au débit par le consommateur américain ( + 60% sur vitesse moyenne observée par OOKLA) et d’investissement en infrastructure … et “l’internet n’est pas mort !”
• Robot personnel Néon à visage humain ( … et non plus avatar) de Samsung – Voyons l’adoption de ce cousin de HER. Plus intéressant dans ce registre, l’agence startup israëlienne (hourone.ai) propose des mannequin en RV avec des vrais acteurs qui prêtent leurs visages pour déclamer votre pitch. Un  moteur AI manipule leurs visages avec un résultat impressionnant … et les vrais mannequins touchent des royalties comme dans le monde physique. C’est du Deepfake légitime !
• Pas de vrai débat sur la protection des données personnelles malgré une table ronde entre APPLE et Facebook.
• Une solution BlockChain simple et réaliste Katena que nous allons inviter au Think Tank BlockChain
• Des belles startup en Cybersécurité pour notre Trophée ….

InnoCherche – Janvier 2020.