Le service Betterise utilise les données de comportement santé et hygiène de vie de ses utilisateurs pour les aider à vivre mieux.
Dans le cadre de ses différents accords commerciaux, Betterise accompagne les adhérents d’Harmonie Mutuelle dans cette au travers de contenus hyper personnalisés, adaptés et pertinents.
PAR GILDAS DUVAL, JEAN-LOUIS DE LA SALLE et ANNE GUIGOU
Le 26 février 2017 les deux Think-Tanks d’Innocherche ont eu le plaisir de recevoir Audrey Lambert – Direction de la stratégie de l’Offre et de l’Innovation – Harmonie Mutuelle et Christophe Brun – Fondateur Associé de Betterise Health Tech que nous remercions.
Betterise est une société de 4 ans d’âge dont les fondateurs ont été dans une vie antérieure à la tête d’une agence spécialisée dans le mobile et ont notamment, à l’époque, commencé à travailler sur la personnalisation avec des clients comme John Paul (Conciergerie) pour VISA et ses 100 000 porteurs en France.
En réfléchissant aux domaines où la personnalisation basée sur la donnée peut apporter de la valeur, Betterise a retenu 5 grands domaines qui sont :
- Santé
- Education
- Logement
- Travail
- Divertissement
La santé est apparu comme une vraie opportunité quand on constate comment le digital occupe le parcours de soin de tout un chacun de nos jours et quand on voit aujourd’hui que la valeur ajoutée n’est pas d’accumuler de la data mais bien de savoir l’analyser et l’exploiter pour en faire un contenu utile et adapté.
Le schéma de développement de Betterise s’est articulé autour de 3 axes :
- Technique avec un algorithme comportemental permettant de définir 1000 critères par utilisateur.
- Scientifique, c’est à dire la génération du contenu pertinent grâce à un lourd travail d’expertise médicale.
- Un gros travail sur l’usage et l’ergonomie grâce au design de l’interface.
D’où la plateforme et le 1er service proposé par Betterise autour du bien-être ou « Wellness ». Il s’agit d’une solution de prévention primaire traitant de 15 thématiques comme le Tabac, Alcool, inactivité, alimentation…
A côté de cette dimension de prévention primaire, Betterise décline aussi son approche et sa méthode sur des thématiques plus curatives comme le diabète, le cardio, la maternité, l’oncologie… avec à chaque fois des outils de suivi comme le suivi post opératoire et l’observance des traitements, au service des patients mais aussi des médecins qui les prennent en charge.
Le modèle de commercialisation est BtoB et/ou BtoBtoC comme avec Harmonie Mutuelle représentée par Audrey Lambert qui y est en charge de l’Innovation depuis 2012.
A partir de 2013, HM a cherché à découvrir les nouvelles offres de services digitaux dans la santé, ce grâce à des études sur les tendances (Infos, ateliers, collectifs, …).
Le bien-être est apparu comme un sujet important au niveau individuel et la notion de prévention devenait une vraie préoccupation pour les entreprises.
La question qui se posait alors était : Comment utiliser le Digital pour démocratiser le coaching bien être ? Pour situer les volumes, HM avait, en 2014, 55.000 entreprises clientes et 2 Millions de contrats adhérents (collectifs et individuels).
Après avoir évalué des solutions anglaises ou américaines et constaté qu’elles ne pouvaient que mal se transposer, il a été fait appel à Betterise.
HM a commencé un pilote auprès de ses salariés pendant 3 mois. Il a fallu faire beaucoup de pédagogie en particulier autour de la confidentialité des données (rôle du CE/CHSCT) qui créait un gros frein. Puis la solution a été proposée aux entreprises clientes qui ont eu aussi besoin de beaucoup de réassurances. Depuis 2 ans maintenant, ce service fait partie intégrante des offres proposées par HM.
Pour HM ce type d’offre représente un vrai avantage compétitif et une réelle avance par rapport à la concurrence. Cela permet d’apporter un service utile ET personnel, facteur de confiance. On constate qu’il se crée un groupe de 10 à 15% de fidèles (1 fois / semaine après Un an d’utilisation).
Concernant la confidentialité et la sécurité, Betterise a un discours très clair : un PAS (Plan d’assurance Sécurité et aussi un PMMS : Plan de Méthodologie Médicale et Scientifique) prévoit contractuellement l’ensemble des éléments et dispositifs mis en place par Betterise autour des données et ce dans le cadre réglementaire en vigueur aujourd’hui.
Il est important de préciser que sur Betterise wellness il s’agit de données comportementales et non de données de santé. Elles ne sont donc pas encadrées par les différentes législations propres à ce secteur.
Pour rappel, s’agissant des données de santé, techniquement les données sont cryptées In et Out. Les données sont physiquement détruites chez OVH après 7 jours de réflexion et transférables à l’utilisateur s’il le désire.
Concernant le rôle de la mutuelle HM, des questions ont été posées sur un usage par HM de ces données et sur la possibilité de baser les tarifs sur le comportement des adhérents. HM précise que le fondement de l’esprit mutualiste est que l’on ne discrimine pas en fonction des risques, habitudes et comportements. Par ailleurs ce serait imposer une double peine aux victimes d’une maladie chronique soit pas moins de 15 millions de personnes en France. Il s’agit d’avoir des malades responsabilisés et plus acteurs de leur santé. Les incitations monétaires directes ne fonctionnent pas en France alors que c’est normal dans d’autres pays. Mais cela peut changer avec une nouvelle génération.
A ce jour les résultats sur la santé des utilisateurs ne sont pas encore connus, faute de recul, mais HM précise bien que les études porteront sur l’évolution des comportements et non sur l’amélioration éventuelle de la santé. HM ne s’était pas imposé des KPI financiers mais avait en tête des objectifs sociétaux du type « les gens se sentent en meilleure santé, se sentent mieux ». Tout ceci se situe dans une stratégie de long terme où le métier de la mutuelle sera amené à évoluer vers une gestion plus globale du risque c.à.d. prendre soin des gens, aider aux soins, accompagner, fournir des services… l’assurance au sens strictement financier (Cotisations vs. Remboursements) ne sera plus nécessairement le cœur du métier des payeurs dans un futur proche.
HM suit bien sûr attentivement tout ceci pour savoir si le système de santé français peut/doit préserver le modèle en le rendant plus efficace ou si nous allons vers un changement de modèle. Nous sommes au cœur des enjeux qu’InnoCherche suit avec attention, avec les bras de fer de type GAFA vs. CNIL et CRM vs. VRM (mes données appartiennent au fournisseur ou bien à moi client/individu)
InnoCherche fait remarquer que ces données pourraient faire progresser la science en utilisant les données anonymisées et les historiques de traitement des patients pour dégager des corrélations intéressantes. Étant donné leur statut de Mutuelle et leur position très claire sur l’exploitation des données, les mutuelles seraient très bien positionnées pour étudier ces impacts de façon objective alors qu’un autre intervenant aux visées moins claires et plus mercantiles serait moins légitime.