Un impact fort sur nos villes, un impact fort sur nos vies, d’ici 10 ans

 

Au début, la techno ”Driverless” est apparue comme un concept luxueux incarné par le salon roulant de Mercedes grâce auquel le déplacement en voiture passerait  de « painful » à « quality time » à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Mais la vraie promesse à impact fort pour nos sociétés est celle de la “Mobilité pour Tous”.  Pour y arriver il faut décliner la technologie sous différents aspects ou « form factors ».

Regardons les « form factors » qui vont permettre les nouvelles formes de mobilité collective sans infrastructure nouvelle ! Fin 19e siècle on passe du wagon tiré par des chevaux au wagon sur rails ce qui diminue grandement les accidents.

Demain imaginez un tram sur route sans rails, piloté automatiquement pour ne pas dévier d’un centimètre par rapport à la ligne peinte sur la route. Plus besoin d’infrastructure ; recharge à l’arrêt par enduction ou par caténaire, batteries rechargées de station à station. Il y aura un chauffeur ou pas de chauffeur, le fait qu’il n’y ait pas besoin d’infrastructure supprime 90% du    coût du projet ! Ce concept va être mis en place en 2019 dans une ville chinoise et aussi sans doute dans une ville anglaise.

Autre « form factor » pour la voiture individuelle à 6 places :Imaginez une boîte roulante compacte en accès libre. La technologie permet de composer et décomposer à volonté des petits trains de boîtes roulantes. On pourra changer de boîte pour faire du « cross Docking » tout en roulant. Tout cela bien sûr, piloté depuis un smartphone et plus

important, par un système global de smart city régulant un trafic mixte composé de voitures “anciennes” avec chauffeur et de boîtes « driverless » pendant une période de transition de 10 ans.

La technologie est prête, il faut maintenant changer des paradigmes bien ancrés dans nos têtes :

  1. Le XX ème siècle a opposé transport collectif « bien » à transport individuel « mal » (polluant, créant des embouteillages) plébiscité par les usagers. Le XXI ème siècle va vers 100% transports partagés modulables.
  2. En termes d’urbanisme, ceci signifie la fin du cloisonnement des différents modes de transports pour arriver à la complémentarité de systèmes intermodaux mixtes pilotés par un système ne faisant quasiment plus d’accidents.

Regardons aujourd’hui en termes d’usage en France la répartition des kilomètres parcourus selon le rapport de l’ARAFER : route 86%, rail 10% et air 4%.

De plus, en termes de coût le rail est aussi cher que la voiture … ce qui fait un coût par km 8 fois plus cher ! Le coût du transport ferroviaire est de 6K à 8K € par an par usager selon le patron de l’ARAFER. Le particulier paie lui uniquement 15 à 20% de la facture rail et ce sont les subventions qui payent le reste … mais c’est quand même votre argent. Bref on paye deux fois pour deux systèmes de transport qui demain ne devraient ne faire plus qu’un.

Grâce à l’absence de chauffeur, le coût du kilomètre est réduit de 70% pour les « voitures autonomes ». De plus grâce à un covoiturage programmé, l’occupation par véhicule passera de 1,1 à 1,25 (…et là on supprime déjà pas mal d’embouteillages) puis à 2, 3, 4, ou 6 personnes par voiture avec le changement des usages et l’abandon progressif de la voiture particulière. La combinaison de ces deux aspects réduira drastiquement le coût par passager et rendra la mobilité accessible à tous ce qui n’est pas le cas aujourd’hui …

En termes de sécurité, les assureurs annoncent déjà des taux d’amélioration de l’accidentalité de 50% juste avec le freinage automatique comme déjà proposé en série chez certains constructeurs.  Demain on prévoit un taux de 95% quand tout le monde sera vraiment en Driverless …  Reste à éduquer l’usager…

En conclusion,

 

  1. Mobilité pour tous : La techno « Driverless » permet de construire pour les 20% exclus de la mobilité. Il y a déjà les chaises roulantes Driverless dans les aéroports mais c’est surtout la petite voiture autonome qui pourra permettre à celui qui n’a ni accès à une voiture ni accès aux transports collectifs d’accepter un job à 50km de chez lui. Voilà la promesse de « mobilité pour tous » qui est juste et égalitaire et qui change tout au niveau de l’adoption.
  2. Les caisses sont vides donc « FRUGALITE ». Le premier principe de la frugalité c’est de faire avec ce que l’on a : On a beaucoup de routes et beaucoup de voitures sous occupées (1,1 personne par voiture).
  3. Une telle transition, va-t-elle se faire en 10 ans comme ce fut le cas en 1912 pour passer du 100% cheval (1M de chevaux à Paris) au 100% voitures. La voiture a été, à l’époque vue comme moins polluante et deux fois moins chère que le cheval…

 

InnoCherche – Mars 2019