La démarche “Raison d’être” s’impose à toutes les entreprises
C’est une lame de fond pas un tsunami :
Selon l’enquête IFOP réalisée en Novembre 2019, la raison d’être est un enjeu nouveau qui s’installe progressivement. La conscience “sociétale” des salariés est révélée : pour 75 % d’entre eux présenter la raison d’être de son entreprise est important
C’est une lame de fond pas un effet de mode :
Il n’y a pas un avant , ni un après COVID .Il s’agit d’une évolution à la fois sociétale et économique vers une nouvelle forme de capitalisme :
- plus responsable avec ses critères extra financiers
- plus durable avec ses engagements à impacts positifs
- plus collaborative avec sa nouvelle gouvernance
s’engageant vers « l’économie du bien commun » selon Jean Tirole
C’est une lame de fond pour toutes les entreprises quelle que soit leur taille
L’observatoire des sociétés à mission dans son rapport de mai 2021 constate que la société à mission n’est pas l’apanage d’entreprises d’une certaine taille.Elle s’adapte à une grande diversité d’entreprises : 40 % Microentreprises ,29 % PME - 50 salariés, 18 % PME + 50 salariés ,9 % ETI 4 % Grandes entreprises
Le plafond de verre est franchi.
Pour Jean-Dominique Sénard, la raison d’être est l’ ADN de l’entreprise exprimant « la substance de l’objet social de l’entreprise ».. d’elle découlent les grandes orientations de performances économique et RSE. Et de ces grandes orientations découle la stratégie d’entreprise. Tout cela impacte l’engagement des collaborateurs et constitue un vecteur fondamental de la compétitivité des entreprises.
Si les années 2012 à 2019 furent des années de disruption nous faisant entrer dans un monde complexe imposant des tiers de confiance , 2020 fut une année brutale nous obligeant à réfléchir, menaçant notre vie physique et nous plongeant tous en mode « survie solidaire ».
Au sein d’Innocherche , nous avons dégagé 8 Mega Trends sociétaux et au travail amenant à se poser les questions : quelle innovation apporter à l’entreprise pour accroître sa performance et ses capacités de résilience, quel nouveau modèle , quelle évolution vers un capitalisme à visage humain, en quoi le modèle de l’entreprise contribue à la résolution des défis sociaux et environnementaux du XXIème siècle, l’entreprise à mission contribue activement au bien commun ? La raison d’être de l’entreprise en est la réponse.
Le Think Tank Raison d’être d’InnoCherche a défini la raison d’ être :
- La raison d’être est de fait ”intemporelle” : elle est immuable pas dans sa définition mais dans sa permanence
- Elle sert de boussole pour l’entreprise , fédératrice. Elle donne du sens et apporte de la valeur à toutes les parties prenantes . Elle est inspirante et oblige à la cohérence .
- La raison d’être invite l’entreprise /l’entrepreneur à transmettre au monde dans un souci de pérennité et à apporter de la beauté pour le monde
Un enjeu : passer du “Nous” au “Je”
L’enjeu de réussite est la capacité à savoir passer du Nous au Je : de « l’entreprise » à “dans l’entreprise”
Société à mission : c’est statutaire
S’il existe un florilège de labels, la France a créée dans la loi Pacte (1) un nouveau statut : celui de société à mission. L’entreprise décrit dans un premier temps dans ses statuts sa raison d’être et puis dans un second temps sa mission avec ses engagements opérationnels. Elle nomme aussi un comité de suivi (“Comité Mission”) le plus indépendant possible qui a pour rôle de vérifier si les orientations stratégiques prises sont en ligne avec la mission affichée.
En conclusion, s’engager vers une économie plus responsable orientée RSE est un support à la transformation managériale qui oblige à expliciter puis afficher le sens exigé par les jeunes générations. On constate de plus avec le recul de quelques années à travers le monde, qu’elle participe aussi au développement du chiffre d’affaires et à la performance. Paradoxalement, la démarche Raison d’être s’impose de facto comme un moyen pour toutes les entreprises – et non pas seulement à celles qui le choisiraient. En effet une démarche Raison d’être semble être le meilleur moyen d’adresser les responsabilités sociales et environnementales des entreprises venant du premier article de la loi PACTE.
L’économie de demain est l’affaire de tous aujourd’hui.
Véronique PLESSIER-CHAUVEAU, Louis DUGAS et tous les membres du TT Raison d’être.
Juin 2021