Pour saisir tous les enjeux de ce monde numérisé, nous nous sommes rendus au CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas en janvier. Ce CES réunit 3600 exposants, 20 000 produits dans le salon Consumer Electronic Association. En 2012, le marketing a envahi le CES. Ce monde étant devenu digital, maintenant on peut l’exploiter pour faire du marketing one to one. Nous avons retenu comme synthèse de ce CES 2012 : OPTR « On peut tout réinventer ».
Mr le DG, modéliser aide à comprendre et surtout à prendre des décisions. Voici une petite équation simple.
Il y a 5 pièces du puzzle aujourd’hui en place qui permettent de tout réinventer :
- les objets connectés
- les standards (c’est la Consumer Electronic Association qui fixe ces standards)
- les réseaux sociaux
- les business modèles
- enfin l’interface simple et unifiée, la télécommande universelle qui est aussi extension du moi, outil d’ « égo casting » : cette fameuse orthèse intellectuelle.
Il y a aussi la pression du développement durable avec les 5 « P » de Sustainable development : réduire, réutiliser, recycler, réparer, redistribuer.
Enfin il y a Y, c’est la génération de nos enfants, qui représenteront 40 % de la force active de la nation en 2015. On ne peut plus leur dire « tais-toi ». C’est la génération « why why » celle qui est née avec une souris dans le berceau et qui nous challenge
Cela donne l’équation suivante : 5 P x 5 R x Y = OPTR (On Peut Tout Réinventer)
Attention : nous ne sommes pas confrontés à un problème de technologie, mais un problème d’usage et de transformation des business modèles, étant donné que l’on s’adresse à une nouvelle race de clients finaux : l’homo sapiens avec orthèse.
Cela pose un certain nombre de questions. Comment certaines entreprises ont déjà tout réinventé ?
Et demain ? Qu’est ce que cela signifie pour moi et mon entreprise ? Et l’homme dans tout ça, est-ce que cela a un sens ?
Il y a cette fameuse loi de Moore (tous les 18 mois, 2x plus performant, 2x moins cher) que l’on a connu pour les composants électroniques mais qui est beaucoup plus générale : elle touche toutes les situations où l’homme programme un ordinateur qui programme un robot qui programme un autre robot pour faire un produit. Il faut qu’il y ait aussi un marché de masse. Elle s’applique à 9 domaines depuis les nanotechnologies, la robotique, l’intelligence artificielle …
Enfin, l’accélération va encore venir de la collaboration de masse. Dans les 10 prochaines années, 3 milliards de nouveaux cerveaux humains vont rejoindre le jeu collaboratif grâce à l’accès à l’internet. Nous n’avons encore rien vu.
Les grands groupes, surtout dans le B2C doivent absolument réagir, sinon dans trois ou quatre ans, ils risquent d’être désintermédié au niveau marketing et ils n’auront d’autre choix que de racheter leurs informations sur leurs clients, leurs marchés et leurs produits à Google, Amazon, Apple ou Facebook… Ils doivent réagir et trouver leur moyen propre de tracer les habitudes marketing des citoyens consommateurs pour pouvoir faire du marketing one to one.
La réflexion du CMO de Walmart au CES était ferme : « we are dead, we need to react »… avant d’appeler de ses vœux la création d’écosystèmes marketing au sein desquels on partage entre une douzaine d’acteurs non concurrents du B2C l’information marketing au profit de tous. Exemple : « toi Coca Cola, est-ce que tu veux partager toute l’information marketing sur cette cible de population, 7j/7, 24h/24, pour notre bénéfice mutuel » ? Ainsi Walmart et Coca pourront me proposer ce qui me va bien au bon moment au bon endroit, c’est le rêve de tous les marketeux.
D’autres pensent que plutôt que de remettre cette intelligence dans les mains d’un tiers de confiance, comme cet écosystème marketing qui essaye de copier ce qu’Amazon a fait en interne, le mieux serait de garder ceci en mon controle, dans mon smartphone. Je construis petit à petit mes régles qui filtre toute l’info qui me tombe dessus pour me proposer celle qu’il me faut au bon moment et ainsi avoir la suggestion adaptée.
Potentiellement, nous aurons chacun 5 écosystèmes : un écosystème temps, santé, argent, affectif et éducation.